L’Iran réitère ses menaces hors frontières
L’Iran a de nouveau menacé, hier, de mener des actions «hors de ses
frontières» contre les activités d’espionnage aérien américaines et
réclamé «des excuses» de Washington après la capture d’un drone
d’observation opérant au-dessus du territoire iranien,rapporte l’AFP.
«Le gouvernement américain aura à payer un prix élevé pour cet acte
inacceptable. Nos actions défensives ne seront plus limitées à
(l’intérieur de) nos frontières géographiques», a affirmé le général
Masoud Jazayeri, chef d’état-major adjoint des forces armées. «Le
gouvernement américain doit s’excuser immédiatement pour cette action
hostile et illégale de violation de l’espace aérien iranien», a ajouté
le responsable militaire.
Téhéran a annoncé avoir pris le contrôle, la semaine dernière, d’un
drone de reconnaissance furtif américain RQ-170 ayant pénétré à
l’intérieur du territoire iranien depuis l’Afghanistan, et l’avoir fait
atterrir sans dommages majeurs à 250 km de la frontière, dans la région
désertique de Tabas (nord-est). La télévision iranienne a diffusé jeudi
des images présentées comme celles de cet appareil ultrasecret et
sophistiqué qui aurait été, selon la presse américaine, en mission de
surveillance des sites nucléaires iraniens pour la CIA au moment de
l’incident. L’Iran a immédiatement averti, après cette violation de son
espace aérien, que «désormais les actions opérationnelles et
électroniques des forces armées de la République islamique contre les
appareils hostiles ne seront plus limitées aux frontières du pays». Le
général Jazayeri n’a pas précisé quel type d’actions l’Iran
envisageait.
Le vice-président de la commission des affaires étrangères et de
sécurité nationale du Parlement, Mohammed Kossari, a menacé vendredi les
Etats-Unis d’une réponse iranienne «terrifiante» si d’autres drones
américains pénétraient en Iran. Dans ce cas, «l’Iran prendra pour cible
toutes les bases militaires américaines à travers le monde», a-t-il
annoncé.
Téhéran a par ailleurs transmis une protestation officielle à
Washington via l’ambassade de Suisse, qui représente les intérêts
américains en l’absence de relations diplomatiques entre l’Iran et les
Etats-Unis.