Les partisans de Gbagbo boycottent
Les Ivoiriens éliront aujourd’hui, après une semaine de campagne ayant
fait 5 morts, leurs députés lors d’un scrutin censé clore la crise
post-électorale de 2010-2011 mais boycotté par le parti de
l’ex-président Laurent Gbagbo, écroué à la Cour pénale internationale
(CPI).
La coalition soutenant le président Alassane Ouattara est assurée
d’emporter la majorité des 255 sièges de la nouvelle Assemblée, faute
d’adversaires de taille. Mais le rapport de forces entre les deux
principaux partis de l’alliance, le Rassemblement des républicains (RDR,
parti présidentiel) et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de
l’ancien président Henri Konan Bédié, sera scruté avec beaucoup
d’attention.
Le taux de participation et la sécurisation du vote constituent les
deux autres enjeux, aujourd’hui, après une polémique sur la présence
auprès de certains candidats de militaires armés, sans accord préalable
de leur hiérarchie et en violation de toutes les règles de neutralité.
Environ 5,7 millions d’inscrits sont appelés aux urnes pour ce vote à un
tour. Les bureaux de vote seront ouverts de 7h à 17h (locales et GMT),
sous le regard de 150 observateurs internationaux et 3000 observateurs
ivoiriens. Les résultats sont attendus en milieu de semaine.
Quelque 25 000 membres de forces de l’ordre ivoiriennes, épaulés par
7000 éléments de la mission de l’ONU (Onuci), veilleront à la sécurité,
notamment dans l’ouest du pays, théâtre des pires tueries,
essentiellement inter-communautaires, lors de la crise post-électorale
qui a fait 3000 morts. Des véhicules blindés de l’Onuci se sont déployés
hier sur les principaux axes stratégiques d’Abidjan, a constaté un
journaliste de l’AFP. Le chef de l’Onuci, Bert Koenders, a rappelé
vendredi qu’il était «crucial» que le scrutin «se déroule dans un
environnement calme».